Dans ce nouveau focus dédié aux fonds patrimoniaux, nous vous présentons cette fois-ci une lettre autographe envoyée le 12 vendémiaire An XIII (4 octobre 1804) par le conseiller de préfecture de l’Aisne Guillaume-Xavier Labbey de Pompières au président du canton de Soissons d’alors.


L’an XIII du calendrier révolutionnaire est une année marquée par l’intronisation et le couronnement de Napoléon. Depuis le 18 mai 1804 et la constitution de l’an XII, Napoléon Bonaparte n’est plus Premier Consul mais Empereur des Français. Un référendum a été organisé auprès de 3,5 millions de votants durant l’été sur les principes de succession propres à l’Empire. Bien avant la proclamation des résultats officiels, le résultat s‘annonce déjà comme un plébiscite.


C’est dans le cadre des préparatifs du sacre du nouvel empereur que s’inscrit ce document. Guillaume-Xavier Labbey de Pompières relaie les consignes du ministre de l’Intérieur concernant la tenue que devront porter « les présidents des collèges électoraux, de département, d’arrondissement et des assemblées de canton » lors de cet événement le 4 décembre 1804. Cheveux poudrés, chapeaux à plumets noirs, souliers à boucles et épées sont à prévoir afin d’assister au couronnement.


Ce document numérisé, issu des collections patrimoniales de la bibliothèque de Soissons, figure sur le portail numérique régional dédié au patrimoine écrit : L'Armarium

 

Dans ce nouveau focus dédié aux fonds patrimoniaux, nous vous présentons un incunable (imprimé de la seconde moitié du XVe siècle) : Stultifera Navis ou La Nef des Fous.

 

Son auteur Sebastian Brant, naquit en 1457 à Strasbourg. Ce poète d'expression latine et allemande publia en 1494 un poème en langue allemande : Das Narrenschiff. Devant le succès de la première édition, d'autres s'en suivirent notamment en langue latine ce qui favorisa sa diffusion partout en Europe. La bibliothèque de Soissons possède un exemplaire de la première édition en langue latine imprimée en 1497.

Chaque chapitre du livre (il en contient au total 112) dénonce un exemple de "folie humaine". Les "fous" ou pêcheurs voguent tous en direction de la Narragonie : l'île de la folie. Les personnages sont affublés de vices, souffrent d'addictions et sont voués à la perdition. Les nombreuses gravures qui illustrent l'ouvrage dépeignent ainsi la passion des jeux ou celle des livres, l'addiction à l'alcool ou aux médicaments mais aussi l'avarice, l'adultère ou encore l'orgueil. Il est à noter qu'Albrecht Dürer, célèbre graveur et peintre, a participé à la conception des gravures de l'édition originale.

Ce genre littéraire mélangeant satire et morale culminera quelques années plus tard dans l'ouvrage d'Erasme : L'Éloge de la Folie.

Jérôme Bosch reprendra également la thématique de la "nef des fous" dans son tableau du même nom.

 

 

 

Focus sur l'un des nombreux documents patrimoniaux conservés au sein de la bibliothèque.

   

BM SOISSONS MSS 208 f.139rLe Pèlerinage de la vie humaine, ...  XVe siècle.

L’exemplaire appartenant à la bibliothèque de Soissons est un manuscrit du XVe siècle, reprenant l'histoire écrite par le normand Guillaume de Digulleville au XIVe siècle après sa mise en prose par un clerc d'Angers en 1465-66. Rédigé sur parchemin, il porte l'estampille de l'abbaye de Prémontré.

Héritier du Roman de la Rose, dont il emprunte le cadre du songe, ce pèlerinage retrace sous une forme allégorique la quête du chrétien en recherche du salut de son âme et de la félicité céleste, représentée sous l’apparence de la cité de Jérusalem. Équipé de la panoplie indispensable à tout pèlerinage, le pèlerin réussit à atteindre la voie de salut grâce au soutien de Grâce Dieu, qui lui a permis d’échapper aux multiples embuscades tendues par les sept vieilles femmes monstrueuses qui représentent les péchés capitaux. Le poème s’achève alors que le songeur s’éveille.

Le récit, rédigé en français, s'adresse à un lectorat plus laïc qu'ecclésiastique. Ses riches enluminures permettent à elles seules la compréhension du texte et participent à la diffusion du contenu intellectuel auprès d'un public large, tout comme les nombreuses reproductions faites du manuscrit à l'échelle européenne. 

Le Pèlerinage de la vie humaine sera suivi plus tard par deux autres textes : Le Pèlerinage de l’Âme et Le Pèlerinage de Jésus-Christ. Cette trilogie figure au nombre des textes français les plus lus de la fin du Moyen Age avant de tomber en désuétude au cours du XVIe siècle.

 

 

 

 

Focus sur l'un des nombreux documents patrimoniaux conservés au sein de la bibliothèque.

Durant la première moitié du XIXe siècle, la presse se développe en France et devient un canal d’information de masse. La presse rotative et la linotypie n’ont cependant pas encore été inventées, les coûts de production sont encore élevés, par conséquent la fréquence de parution et le nombre de feuillets sont restreints.

Les quelques feuillets présentés ci-dessous retracent la vie locale et nationale en ce début d’année 1844. En pleine Monarchie de Juillet, les journaux locaux sont alors très politisés et s’offrent une guerre par articles interposés. C’est également l’occasion de (re)découvrir les us et coutumes de l’époque ainsi que quelques faits divers.

 

L'Argus soissonnais.  Paru le dimanche 7 janvier 1844.

La bibliothèque de Soissons a en sa possession de nombreux journaux locaux du XIXe siècle à nos jours. Ils sont consultables sur place, sur demande préalable, et sous réserve que leur état de conservation le permette.