Notre travail nous amène chaque jour des documents dont les thématiques sont diverses et variées; et nous gardons toujours dans un petit coin de notre tête celles qui nous marquent ou qui pourraient nous être utiles par la suite.

Ce mois-ci nous mettons en avant les femmes et les sciences.

Nous partageons aujourd'hui avec vous le fruit de nos hasardeuses découvertes.

 

Tout d’abord, une carte intitulée Passage de l’ombre de la lune au travers de l’Europe dans l'éclipse de soleil central et annulaire dont les distances ont été calculées par Madame Nicole-Reine Lepaute (1723-1788).

Nicole-Reine Lepaute marque le paysage scientifique du XVIIIème siècle puisqu’il s’agit d’une des rares femmes à être astronome ou plus généralement scientifique. Elle est l’épouse de Jean André Lepaute, horloger du roi, et résident au Palais de Luxembourg. Elle rencontre Joseph Jérôme Lalande qui est alors responsable de l'observatoire astronomique du palais.

Toujours plus passionnée par les mathématiques et l’astronomie, Nicole-Reine Lepaute se lance dans l'ambitieux projet de calculer la date de retour de la comète Halley prévue pour 1758.

Puis 1762, elle établit la carte officielle de la grande éclipse de Soleil prévue pour le 1er avril 1764 en prédisant la progression de la Lune quart d’heure par quart d’heure. La veille de l’éclipse, des milliers d’exemplaires de cette carte sont distribués. (voir notre carte)

“On voit sur la carte de Madame Lepaute la trace de l’ombre qui formait sur la terre une petite ellipse et qui parcourait environs douze lieues par minutes, écrit Lalande dans le Journal des savant d’avril 1769; cette vitesse est double de celle d’un boulet de canon, qui est d’environ deux cent toises par seconde, ou cinq lieues par minutes.”

Vous trouverez plus d’informations à propos de cette carte en cliquant sur le lien suivant : Passage de l'ombre de la Lune...

Passage de lombre de la Lepaute Nicole Reine btv1b8491378v 

Parlons à présent d’un événement un peu plus local.

Qui n’a jamais rêvé de voyager dans les airs à bord d’un ballon ?

Madame Jules Godard et Mademoiselle Albertine l’ont fait ! Et cela le jour de la fête aérostatique de la Saint-Léger. Celle-ci est organisée par MM. Jules Godard, Félix Gratien, M. Wilfried de Fonvielle, vice-président de l’Académie d’aérostation météorologique de Paris. Une conférence y est donnée afin de présenter l’état actuel des recherches scientifiques.

Ces deux dames n’en sont pas à leur premier vol. Elles se sont envolées le 4 septembre dans le ciel de Chauny et le 6 septembre dans le ciel de Neubourg.

Le résultat de ce premier vol est un échec comme en témoigne l'article de l’Argus soissonnais du dimanche 5 octobre 1881 : “L’aérostat n’a pas fourni une longue course; et la foule disséminée sur les remparts a pu le suivre jusqu’au moment de sa descente qui s’est accomplie à la porte même de la ville, non loin du jardin d’horticulture. mais comme la nacelle que Mme Jules Godard et Mlle Albertine montaient s’étaient engagée dans les branches d’un arbre, il fallut avoir recours à une échelle pour parvenir aux deux aéronautes, qui ont repris pied sans accident.”

Les deux femmes n’abandonnent pas pour autant et effectuent un second vol … qui s’avère être un nouvel échec, comme en témoigne l’article de l’Argus soissonnais du dimanche 10 octobre 1881 : “La seconde ascension faite par Madame Godard et Albertine a eu lieu dimanche. Cette fois l’aérostat, poussé vers Saint-Médard, est tombé dans un champ vers Saint-Paul et les aéronautes ont pu opérer leur descente sans accident.”

Enfin, cette fête a également pour but de divertir les Soissonnais puisque des jeux populaires sont organisés comme des courses en sacs, mais aussi un spectacle comique.

C’est sous les notes de l’orchestre du 67ème régiment de ligne qu’est gonflé le ballon, nommé la Vidouvillaise.

Quelques photographies complémentaires juste pour le plaisir des yeux en cliquant ici

 

  • Sources imprimées issues de nos collections :

Per 147 sup. : La fête aérostatique de la Saint Léger, Dimanche 2 octobre 1881

Journal L’argus soissonnais de l’année 1881 : Article du journal du dimanche 2 octobre 1881

Journal L’argus soissonnais de l’année 1881 : Article du journal du dimanche 5 octobre 1881

Journal L’argus soissonnais de l’année 1881 : Article du journal du dimanche 7 octobre 1881

Journal L’argus soissonnais de l’année 1881 : Article du journal du dimanche 10 octobre 1881

 

  • Bibliographie :

POIRIER, Jean-Pierre, Histoire des femmes de science en France, Du Moyen Age à la Révolution, Pygmalion, Gérard Watelet, Paris, 2002.

 

Découvrons ensemble un document de notre fonds Périn : Comparaison des anciens poids et mesures du Soissonnais, à ceux de la République française. Par Grandin, arpenteur-géomètre, à Soissons, rue Antoine.

 

Les amateurs de documents anciens ont parfois eu l’occasion de rencontrer les termes “pieds”, “toises”, “pichets”, “arpents”, “grains”, “muids”, …. Se représenter ces volumes et dimensions ne nous est pas chose facile, cela ne l’était pas non plus sous l’Ancien Régime car de nombreuses particularités locales existaient ou variaient d’un régime à l’autre.  La France a ainsi compté à cette période jusqu’à 700 unités de poids et mesures. 

 

De Vailly à Pierrefonds, en passant par le comté de Soissons, les longueurs, superficies, poids de solides ou liquides ne se mesurent donc pas de la même manière. L’arpenteur-géomètre Grandin, à la fin du 18e siècle, nous explique les correspondances entre ces unités locales et les nouvelles mesures de référence apparues après la Révolution française : le mètre, l’are, le litre et le gramme.

 

Il y a 80 ans commençait la « Drôle de guerre ». En septembre 1939, la Seconde Guerre mondiale est déclarée mais l’offensive allemande n’a pas encore atteint les frontières françaises. Depuis l’avènement d’Hitler au poste de chancelier en mars 1933, la France est consciente de la potentialité d’une nouvelle guerre contre son voisin germanique. Les années 1930 vont donc être marquées par la mise en place de la défense passive. Le but affiché de celle-ci est la protection des populations en cas de conflits. Dans toutes les communes de plus de 2 000 habitants, une brigade doit être constituée afin d'assurer la protection des populations en temps de guerre et annoncer un certain nombre de mesures en cas de bombardements. Systèmes d'alerte (sirène), construction de réseaux souterrains (aménagement de caves, d'abris ou de tranchées) et l'information aux civils par différentes voies (affiches, radios...) doivent être mis en place.

Dans le n° 927 de la revue « La Petite Illustration » du 15 juillet 1939, vous découvrirez les mesures de sécurité en cas d’alerte, les préconisations en matière de protection individuelle et collective ainsi qu’une série de conseils à destination des services de secours.

 

Dans ce nouveau focus dédié aux fonds patrimoniaux, nous vous présentons cette fois-ci une lettre autographe envoyée le 12 vendémiaire An XIII (4 octobre 1804) par le conseiller de préfecture de l’Aisne Guillaume-Xavier Labbey de Pompières au président du canton de Soissons d’alors.


L’an XIII du calendrier révolutionnaire est une année marquée par l’intronisation et le couronnement de Napoléon. Depuis le 18 mai 1804 et la constitution de l’an XII, Napoléon Bonaparte n’est plus Premier Consul mais Empereur des Français. Un référendum a été organisé auprès de 3,5 millions de votants durant l’été sur les principes de succession propres à l’Empire. Bien avant la proclamation des résultats officiels, le résultat s‘annonce déjà comme un plébiscite.


C’est dans le cadre des préparatifs du sacre du nouvel empereur que s’inscrit ce document. Guillaume-Xavier Labbey de Pompières relaie les consignes du ministre de l’Intérieur concernant la tenue que devront porter « les présidents des collèges électoraux, de département, d’arrondissement et des assemblées de canton » lors de cet événement le 4 décembre 1804. Cheveux poudrés, chapeaux à plumets noirs, souliers à boucles et épées sont à prévoir afin d’assister au couronnement.


Ce document numérisé, issu des collections patrimoniales de la bibliothèque de Soissons, figure sur le portail numérique régional dédié au patrimoine écrit : L'Armarium